Les métaprogrammes, se sont les fonctions (au sens mathématique du mot) qui, en coulisse, hiérachisent, organisent nos pensées et sous-tendent nos comportements. Le mot est construit de  » méta  » qui signifie la position de recul et de  » programme « , qu’on peut prendre dans le sens de programme informatique. Ce sont donc les programmes qui fonctionnent en background et qui vont structurer la manière dont on appréhende la réalité.

Le métaprogramme le plus connu du grand public est sans doute celui dit du Canal Principal.
Ne vous a-t-on jamais classé comme étant une personne visuelle ou auditive ? N’avez-vous jamais dit  » Moi, je suis très visuelle, j’ai besoin que ce soit marqué quelquepart !  »
C’est ça le canal principal, le mode sur lequel vous percevez préférentiellement le monde extérieur. Il n’y a pas que Visuel, Auditif, mais aussi Kinesthésique (toucher, sensation), Olfactif-Gustatif et d’autres encore. Autant que vous avez de Sens. Ceci pour comprendre ce qu’est qu’un métaprogramme car, le Canal principal, c’est pas forcément le plus facile à utiliser en impro à mon avis…

Je vais faire un peu à l’envers mais je pense que, in fine, ça sera plus efficace.
D’abord je vais vous dire comment vous en servir en impro et ensuite vous donner les plus utilisables que je connaisse.

Ça s’utilise comme n’importe quelle base de personnage.
Voilà ! : )
C’est un peu  comme partir d’une émotion ou d’une action.
Il suffit de l’endosser et de le jouer.
Comme quand on construit un personnage à partir d’une qualité ou d’un défaut.
(D’ailleurs, suivant le contexte social, certains des métaprogrammes peuvent être considérés comme tels.)
On commence avec cet aspect de la personnalité du personnage puis on tire le fil jusqu’à construire un personnage plus complexe.
Ceci étant dit voici quelques métaprogrammes utiles.

Concernant la manière de percevoir des informations/le Monde :

  • Global (Considérer les choses dans leur ensemble. Faire les choses en gros.) / Spécifique ( S’attacher aux moindres détails. Faire dans le perfectionnisme.)
  • Tri sur soi (S’intéresser à soi d’abord) / Tri sur l’autre. (S’intéresser aux autres.)

Concernant la manière de classer et évaluer les informations :

  • Crible de rassemblement Identique (Cherche à associer par identicité et donc cherche les ressemblances des choses.) /  Crible de rassemblement  Différent (Cherche à séparer en différenciant et donc cherche les qualités propres et les distinctions.) Les 2 reviennent à faire des groupes mais de 2 manières différentes…
  • Positif (Optimiste)/Négatif (Pessimiste)
  • Référence au temps : Passé (Avoir une période historique idéale (ex : être fan des années 70 pour tout.),  » c’était mieux avant « , faire souvent référence à ses souvenirs.) / Présent ( Profiter de l’instant, reproduire les même erreurs, ne pas anticiper, ne pas voir plus loin que le bout de son nez , être pleinement conscient de ce qui se passe autour.) / Futur (Aller de l’avant, penser que tout est encore possible, s’intéresser à la pointe des technologies de pointe, considérer le passé comme ringard.)

Concernant les motivations et actions :

  • Formes de pensée : les mots utilisés par la personne pour justifier ses actes :

Je dois/Je devrais/Il faut/Je veux/Je peux/J’ai besoin/ J’aimerais/ Je décide/ Je vais
Imaginez un personnage qui motive chacune de ses actions avec une telle expression, vous verrez que ce personnage aura un type de caractère bien particulier.

  • Motivation : Etre/Avoir/Faire.

Particulièrement utile lorsqu’on recherche le  » Pourquoi   » d’une situation qu’on a créé. In fine, la motivation se résume selon un de ces trois axes : Etre (beau ? aimé ? riche ?… ?), Avoir ( du succès ? un chat ? un sentiment de sécurité ? … ?), Faire (une surprise ? de son mieux ? un gâteau ?… ?).

  • Recherche/ Evitement : Le personnage veut-il aller vers quelque chose ou en fuir une autre ? (Parfois ce sont les deux…Fuir la marâtre et aller chercher à manger.)
  • Référence interne (Le personnage décide en fonction de son propre avis, forte confiance, tétu…)/ Référence externe (L’avis des autres compte beaucoup, à l’écoute, influençable…)
  • Proactif (Cré l’évènement et l’action.)/Actif (Réagit à l’action)/ Passif (Spectateur de l’action et du reste).
  • Affiliation : Social (fait partie d’un groupe d’humain.) / Asocial (Un brin ermite.)
  • Procédurier (Doit suivre un recette, un mode d’emploi, un mode opératoire très précis, étape par étape.) / Créatif (Essaye, invente sa manière de faire.)

Les métaprogrammes sont souvent polaires, binaires, très tranchés. Dans la vie, c’est en fait très nuancé, on peut être sur un mode dans une situation et sur l’opposé dans une autre. Mais pour l’impro, bien souvent, on ne va pas faire dans la nuance, ce qui permettra de donner des personnages francs et résolus.

Dans le fond, ça n’apporte pas une grande nouveauté dans le mode de création de personnage. Les métaprogrammes, ce sont quelques nouvelles entrées et des manières plus efficaces de nommer certaines déjà connues…
Rien de plus, à mes yeux, mais c’est déjà ça. 🙂

Biblio et bases théoriques:

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