Cette article de Cid (sur le blog multi-auteurs Le Caucus), bien inspiré par Dan Diggles vous éclairera sur les 2 stratégies qui sous-tendent les improvisations : L’impro-gag et l’impro-récit (ou impro narrative). Du nom du ressort utilisé afin élaborer l’impro.
A découvrir sur Le Caucus donc…
Bien qu’en terme de technicité, je pense qu’elle vaut l’impro gag (mais sur des techniques différentes.), j’ai une certaine préférence pour l’impro-récit…
J’attire votre attention sur l’idée de Cid (et de Diggles 🙂 ) que l’impro-récit » se fonde sur la capacité des joueurs à entrer en connexion entre eux, par le biais de leur inconscient […] pour former un inconscient collectif. »
En PNL, on parlerait « d’établir le rapport. » et en hypnose ericksonienne de « se mettre en synchronisation. »
Les propositions faites pour favoriser cela en jeu rejoignent d’ailleurs certaines des choses à faire pour se mettre en synchro avec quiconque : Laisser exprimer sa propre intuition et être d’accord avec son partenaire le plus souvent possible.
La synchronisation, c’est entrer dans la réalité de la personne avec qui vous êtes afin de la partager. Et pour ce faire, rien de plus simple, ça tient en un mot : mimétisme !
Les synchronisations verbales (mots contenus dans les paroles), paraverbales (manières de parler) voire posturales paraissent difficiles à mettre en place au théatre…Prendre la même position que le partenaire le plus souvent possible…Mouaif…Au mieux c’est un choix de mise en scène mais pas une technique de mise en communication fine des comédien-nes…
Par contre, des technique de synchronisation moins flagrantes peuvent être employées. Et ce qui me paraît essentiel, ce sont, pour simplifier, les rythmes…
Calquer son rythme respiratoire sur celui de son-sa partenaire.
Clignez des yeux juste après lui-elle.
Marcher en posant son pied en même temps.
Outre le fait que ça puisse être visuellement chouette si on le montre, ça a une efficacité surprenante. D’autant que ça développe un certains nombre de compétences liées à l’Ecoute.
La synchronisation est un truc que les personnes en connivences ( amis, amoureux,…) font naturellement. La vie quotidienne est d’ailleurs un bon endroit pour s’y entraîner. Au bout d’un moment (Moi, ça m’a pris quelques semaines quand même…), c’est quelque chose que vous ferez sans plus y penser dès lors que vous serez dans une situation où vous aurez l’intention d’être en synchro.
Certains exercices d’atelier sont aussi des entraînements à la synchro. En échauffement de match, c’est particulièrement utile lorsqu’il s’agit de jouer avec des partenaires connu-e-s depuis peu !
–La Conspiration : En binôme, avec une main sur le ventre du partenaire qui respire profondément, la personne respire de la même façon.
–L’Epi de la conspiration : En groupe, chacun-e, couché-e, a sa tête sur le ventre du-de la précédente, ce qui peut donner une forme d’épi, conspire avec lui-elle. Il s’agit de mettre le groupe en synchro.
– Le mot lancé : En cercle, tout le monde montant et descendant le bras en rythme et en même temps, mimant l’auguste geste du semeur (tout le monde n’est pas d’accord sur cette interprétation. Un groupe d’impro de ma connaissance ne fait plus cette exercice, prétextant qu’il fait mimer une activité manuelle lubrique sur la personne d’un mammouth imaginaire… A vous de voir.) La parole circule dans le groupe de proche en proche. Et à chaque fois qu’une personne doit prendre la parole, lorsque son bras est au sommet de sa course, elle énonce un mot en association d’idée avec le mot précédent.
– Le miroir : En binôme, l’un-e en face de l’autre, une personne est désignée miroir de l’autre et la suit dans ses mouvements. Puis, le miroir commence aussi à faire des propositions, suivie par l’autre. Extérieurement, on ne doit, en fait, jamais percevoir ni leader, ni dissonance.
– Le tai-chi en cercle : En groupe, en cercle tourné vers l’intérieur, tout le monde accomplit le même geste lentement sans qu’aucune personne ne soit désignée comme leader.
– Les bâtons à 2 : Voir l’article dédié.
Les exercices à 2 sont particulièrement frappants car on en vient à être incapable de dire si on s’est accordé sur l’autre ou bien si c’est le contraire. En fait, on en vient, en toute liberté, à faire le même choix que l’autre au même moment, et réciproquement. Bien sûr, avant de faire ce choix, on aurait bien été incapable de dire que l’autre allait faire la même chose. Ce n’est pas de la lecture de pensée!!!
C’est juste que, quelque part, ça connecte.
Et comme dit Yvan Ponton, l’arbitre vedette de la LNI : « Le bonheur, c’est 2 joueurs qui connectent, 2 joueurs qui, vraiment, sont ensembles et puis qu’il y’a la sauce qui prend… »
Alors faites monter la mayo!
Biblio et bases théoriques :
–Lockert « Hypnose« , IFHE Editions, 2003
-Blog Le Caucus
Merci pour la référence à l’article mais je dois admettre que je ne suis plus d’accord avec ce que j’ai écrit à l’époque (il y a plus de 10 ans) sans compter l’illustration qui fait référence aux pseudo-rôles des cerveaux droits et gauches qu’on sait complètement faux aujourd’hui… Ouïe que ça me pique les yeux. Ton article a plus de valeur en soi, tu peux laisser tomber le mien… Moi par contre il faut que je retrouve les codes du blog parce que ça fait mal de se relire 10 ans après
Bonjour Cid,
Merci de ce commentaire rectificatif.
Je me posais la question récemment d’inclure un avertissement en chapeau de ces anciens articles. Car bien des fleurs ont fané et mes propres positions ont considérablement évolué.
Je ne souhaite pas supprimer totalement les contenus, pour ce qu’ils signifient de là où on en était à un certain moment. Mais je vais clairement mettre une rubalise pour que les promeneurs ne se prennent pas un mur effondré!