Il y a une chose que je n’apprécie pas c’est qu’un personnage qui s’appelle Duchmol.
Vous en avez rencontré beaucoup des Duchmol vous?
Moi pas…
C’est un nom générique.
Souvent le premier qui vient quand on en cherche un pour désigner un personnage.
C’est une généralité, sans grande surprise et assurément non spécifique.
ça me parait un peu dommage d’arriver à faire de belles impro construites et tout, avec des héros qui s’appellent Duchmol, Durand, ou Dupont…
Comme dans l’impro d’il y a 10 minutes en arrière…
Certes, c’est déjà super qu’ils aient des noms et, pour une personne qui débute en impro, c’est déjà super de l’avoir sorti.
Mais pour des gens qui en font depuis plus d’un an ou 2, ça me parait un manque de fond… Comme s’il y avait un Scapin dans toutes les « à la manière de Molière. »
Dans le style, et en plus risqué, d’un risque qui ne mènera pas à la qualité : Un personnage qui porte le prénom du comédien.
Généralement, ça ne vient pas du comédien ou de la comédienne mais de son-sa partenaire qui, dans le feu de l’action ne trouve que ça.
C’est un truc que je dégomme à chaque fois que ça arrive dans mes ateliers. « Trouve un autre prénom. »
Pour une raison simple : Je pense qu’il y a une distance à trouver entre la personne qui joue et le personnage afin que les 2 puissent évoluer.
C’est ce que j’ai le plus de mal à transmettre aux ado à qui je fais des ateliers. Sans doute parce que leur propre personnalité n’est pas non plus très définie.
Mais ça vaut aussi pour les adultes…
Jouer un personnage qui porte le même prénom que soi et qui, en plus, bien souvent, a la même voix, la même posture et démarche que soi…C’est un tout petit peu jouer son propre rôle…Non?
Dans ces conditions, pas étonnant que ça puisse donner du refus ou, à l’inverse, du décrochage.
L’identité n’est pas un truc d’une très grande flexibilité…
Et là où il peut y avoir encore plus de risque, c’est qu’à l’inverse, le personnage vienne contaminer l’entourage quant à ce qu’il perçoit du comédien.
La psychologie sociale a montré (Et, là, j’avoue platement que je n’ai plus la référence. Il faut que je la retrouve…) qu’on avait tendance à confondre la personnalité d’un acteur avec celles de ses rôles. (Hum, il me semble que ça a à voir avec l’effet de halo … Encore à vérifier…).
Alors imaginez que devant la moitié de l’école ou de vos collègues de bureau, vous personnifiez un personnage qui pète et qui rote n’importe quand, sans trop changer votre voix ou votre posture, le tic des gaz corporels mobilisant toutes vos jeunes capacités à tenir un personnage. Imaginez maintenant qu’une personne rentre et affuble votre personnage de votre propre prénom…Ah, oui, c’est sûr, ça va bien se marrer dans l’assemblée… Le souci, c’est que ça risque de vous suivre en dehors de la salle de l’amphi du collège ou devant la machine à café. Saurez vous gérer?
Vous sans aucun doute, oui. Et votre partenaire, savez-vous s’il gèrerait ça?
Donc épargnez vos partenaires. Affublez les de n’importe quel prénom mais pas le leur.
Aussi, voilà un conseil de bon aloy.
Le 24 au soir, lisez le bottin. De toute manière, vous n’avez rien de mieux à faire.
Ou encore : Une liste de noms de famille et des listes de prénoms classés par origine géographique. (Ouaip, utile d’avoir quelques prénoms d’origines diverses. C’est un truc qui colore bien une impro à peu de frais.)
Bon Solstice à toustes!