2e partie : Base de travail sur un outil.Comme vous le savez depuis quelques semaines et le post sur la sublimation, je suis un brin dissocié…Donc n’hésitant devant aucune cascade schizophrénique, je vais bâtir ce post en répondant à celui de la semaine dernière. Sur le thème de » L’évaluation, c’est pas funky « , je rétorque que l’autodévalorisation non plus. Et que justement, en l’absence d’élément de référence, l’absence de reconnaissance de ses propres capacités est une des activités préférées des élèves quand il s’agit de parler de leurs propres performances. Donc quitte à se fouetter » pour avancer » autant que ça soit cadré et que ça soit une base de progrès… (En gros, c’est la même différence qu’il y a entre un régime minceur fait au feeling perso et celui suivi par un-e diététicien-ne…) Voici donc une grille d’évaluation ou plutôt un livret de compétences (Horreur, je reprends les termes de l’Education Nationale ! Je deviens un prof-garou ! Bientôt je vais errer en recherche d’innocentes copies à maculer de rouge ! ). Il est construit sur une base qui m’a été fort sympathiquement envoyée par Marc Fernandès du Théâtre d’Impro de Chambéry Savoie. Et, bien sûr, il est très critiquable : Le premier parti que je prends, c’est de considérer seulement la technique, l’ossature, ce sur quoi la beauté de l’impro peut se développer. Je ne veux pas évaluer la beauté car c’est encore plus subjectif que le reste ! Vraiment trop risqué et hors de propos. Même si la capacité à faire une impro élégante me parait importante… Elegance et beauté, c’est différent. Elegance peut-être objectivée avec beaucoup moins de polémique Voici donc une version avec les compétences majeures principales. |
Voilà ce que ça donne pour moi.
Pour établir une norme d’avancée, plutôt que des notes de 1 à 20 d’Ecoute, une Echelle de Construction à 5 grades de Baumann ou un Barème Buzz de Spontanéité, je propose d’utiliser les niveaux de conscience de la compétence. Donc revoir cet article sur la conscientisation de compétence avant de continuer ! Ce système est aussi un moyen de négocier avec la difficulté d’évaluation des compétences. On ne se base pas sur des degrés d’intégration ( Ex : Ma compétence » Je porte ma voix » est à 60 % de l’objectif. Ce qui me semble dénué de sens.) mais sur la manière dont la compétence est mobilisée (Ex : Quand » Je porte ma voix « , j’y arrive mais j’ai encore besoin d’y penser pour le faire. Ma compétence est consciente.). Ce qui accessoirement court-circuite le biais d’évaluation d’une différence de mobilisation entre la compétence utilisée en cours et en situation puisque l’évaluation se fait à tout instant et qu’il en ressort une tendance générale. Cela donne ainsi le mode d’utilisation de la grille car, lorsqu’on devient inconsciemment compétent, on en est bien…inconscient ! Si une grande part de l’évaluation revient à l’élève et une autre revient donc au-à la formateur-trice… Ce mode d’évaluation mixte permet, lorsqu’elle est faite par une personne extérieure, qu’elle soit demandée et n’est plus perçue comme une sanction mais comme un service rendu. Dans ce système, on peut faire des allers et retours dans les niveaux. C’est le cas typique de la Confiance dans le groupe lorsqu’on change de groupe… (Cause externe de changement). Dans mon cas, ayant évolué sur d’autres items, j’ai régressé sur la place laissée aux autres dans le jeu (Cause interne.). Il n’y a rien de définitif. On perçoit aussi, et déjà, une limite de ce système de référence : L’espace entre incompétence inconsciente et incompétence consciente est mince, on peut le franchir rapidement. Alors qu’on peut passer beaucoup plus de temps en incompétence consciente ou en compétence consciente. Pire, en compétence consciente ou inconsciente, la croix peut stagner dans la même case alors même qu’on continue de progresser… Et finalement, tout ça reste à prendre avec beaucoup de pincettes car » on n’est pas ce qu’on fait. » Petite pensée pour Julien qui, 3 mois après avoir commencé l’impro, a fini sa saison 2008-2009 sur les chapeaux de roue et dans le cœur du public essentiellement car il prend un immense plaisir à se donner intensément sur scène. Enfin, vous remarquerez, en bas de la fiche un cadre » Culture « . Ce cadre concerne des styles et catégories littéraires. Je vous signale que, pour le-la formé-e c’est plus un cadre indicatif d’axes à explorer et que pour le-la formateur, c’est un bonus, à affiner. Car les connaissances culturelles peuvent se juger de manières plus conventionnelles, mais, hélas aussi de manière beaucoup plus scolaires… Il faudrait aussi, pour chaque item détailler ce qui relève de la compétence et des connaissances. Je vous laisse l’opportunité de le faire à votre sauce. C’est en soi une possibilité d’approfondir par vous-même chacune des catégories car ça demande de lire, d’aller voir des pièces, et même d’en jouer… Et n’hésitez pas ensuite à partager car c’est un travail parfois lourd qui fera de vous une personne pointue sur un sujet précis. Je l’ai fait pour le vaudeville. Je ne vais pas néanmoins vous révéler tous mes petits secrets d’autant que j’ai de quoi prévoir une formation spécifique. Affaire à suivre Biblio et bases théoriques:
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