Comme vous le constatez, je publie peu ces temps…C’est juste que j’ai beaucoup de travail par ailleurs… Et quelque chose me dit qu’avec la saison des spectacles qui s’annonce, je ne vais pas aller vers plus de publication… J’essaierai néanmoins…

Voici un sujet que je fais remonter, spécialement pour le gens de l’Impropub de Grenoble pour qui je vais aller assurer un cycle de stages sur le conteur et le conte !

J’ai été sensibilisé au conte et à la fonction de conteur lors du passage de Atavi-G Amadegnato à Grenoble, en 2004. Mr Amadegnato est togolais. Ce qui me fait penser que j’ai une conception africaine du conteur.
Mais j’ai aussi l’impression qu’il y des choses transversales qu’on retrouve chez beaucoup de conteurs et conteuses. Voici un condensé de ces choses. C’est une vision parmi d’autres… Je pense que c’est à chacun de bâtir son propre personnage en adéquation avec son sentiment, pour sonner au plus juste…

  • Cell-ui qui conte règne sur le temps et l’espace qui lui est confié.

Statut de personnage légèrement dominant. Présence, aisance, maîtrise.
Sa voix est posée, ventrale.
Il-le est ancré au sol. Ses bras sont toniques, pas en force mais en puissance contenue.
Son regard est intense, dirigé. Il-le vise les regards des autres
La scène est son espace.Il-le s’y installe de manière à voir tout le monde. Et le public est entre ses mains…

  • Cell-ui qui conte a une connaissance certaine (ou sait mentir très bien !)

C’est sa connaissance qui lui autorise d’être dominant-e. Il-le Sait.
S’il ment, tout ce qu’il dit « est vrai ».
Tout ce qu’il fait ou dit, il l’a déjà vu ou entendu.
Tout ce qu’il-le dit est ce qui devait être dit.

  • Cel-lui qui conte recycle.

Il-le sait sait s’imprégner de la culture locale.
Il-le utilise les ritournelles, les jeux d’enfants du passé, les remet à son goût, au goût de l’histoire et les intègre.
De cette manière, il-le se sert de ces éléments autant qu’il les fait réapparaître mais aussi les fait évoluer.

  • Cel-lui qui conte ambiance ses histoires.

Il-le utilise son corps pour produire les sons, les musiques qu’il lui faut.
Il-le peut adopter des personnages en prenant tous les traits.
Il-le alterne entre son propre personnage et ceux de l’histoire.
Les gestes, peu nombreux mais signifiants et précis précèdent la parole.

  • Cel-lui qui conte transmet.

Il-le maîtrise son débit de parole.
Le rythme de ses paroles est celui de l’histoire.
Il-le fait très souvent silence.
Les virgules sont des points et les points sont des respirations.

Des mots, des images, du sensationnel ; Des changements de rythmes, de personnages ; De l’émotionnel ; Utilisation d’étaies d’éléments connus ; Statut dominant…  Du coup, ce n’est pas sans rappeler des notions de PNL et de communication ericksonienne tout ça, non ? (D’ailleurs -petite mise à jour-, je commence à donner des stages d’impro pour les thérapeutes ericksonien-nes… Impro for hypnotizers que ça s’appelle…)
Le conte ayant longtemps été un outil de transmission et d’éducation, pas étonnant qu’au cours du temps, les ressorts permettant une communication plus efficace aient été trouvés…
Et pas étonnant non plus que « le storytelling » aient été repris à leur compte par les politiciens.

Biblio et pistes de réflexion:

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