Le 31 janvier dernier, j’ai participé àImprolympix, un spectacle dérivé du Match d’Improvisation, créé par les 6boulettes d’Annecy. La rencontre, n’y est plus placée sous le signe du match mais de l’olympisme et du sport en général.
J’y suis allé avec, je l’avoue, 2 a priori. Oui, je sais, c’est mal. Mais quand je dis 2, c’est 2 pas plus. Ça reste mal, mais moins.
Je pensais que ce spectacle allait être alourdi par les ajouts de décorum et particulièrement cette innovation que sont les jokers des coachs.
Les coach ont 3 jokers utilisables une fois seulement : Le remplacement, le temps mort et le contrôle anti-dopage.
Le remplacement fait, entre 2 impro, entrer un-e joueur-euse à la place d’un-e des 3 autres. (Ce qui en fait un genre de match en 3-3 avec un-e remplaçant-e.)
Lors du temps-mort, l’impro se fixe et les joueurs-euses du coach qui a demandé le temps mort, et seulement ceu-lles-ci, retournent caucusser pendant 40 secondes en plein milieu de l’impro. A terme, il-les reprennent leurs places parmi les autres qui sont resté figés puis continuent.
Fixation de l’impro aussi lors du contrôle anti-dopage, lancé en cours d’impro à l’encontre d’un-e joueur-euse supposément en trop grande forme. Ce qui permet (par un test aléatoire.) de le-la faire désigner comme dopé-e (et dans ce cas de le faire remplacer dans le personnage par un-e autre de l’équipe jusqu’à la fin de l’impro.) ou non.
J’avais une certaine appréhension vis-à-vis de ce dernier joker. En effet, virer un-e joueur-euse parce qu’il-le fait bien avancer l’impro, ça me paraissait un rien anti-spectacle…
Et finalement, que nenni de l’alourdissement ou de l’anti-jeu! Au contraire !
En faisant fie des hymnes et de l’échauffement » réglementaire et obligatoire « , ce concept allège grandement le début du spectacle ! En d’autres mots, on passe bien plus vite à l’impro et c’est appréciable.
Quant aux jokers, ils ont, en fait, été bienvenus et utilisés à bon escient. Permettant de relancer des impro qui s’enlisaient et de renforcer le rôle du coach aux yeux du public (Parce qu’il faut bien dire qu’en match, le coach passe plus pour le morceau de décorum rapporté pour faire » vrai match » que l’élément régulateur qu’il est pourtant…)
Et dans ce cadre, le joker qui m’a paru le plus à améliorer, ce fut le replacement… J’ai refusé de me faire remplacer car, n’ayant pas été en jeu depuis plusieurs mois, j’éprouvais le besoin de rester sur scène. Mais j’ai bien senti que parmi les 2 autres, aucun-e n’était vraiment prêt-e à céder sa place. Et celle qui est partie ne l’a pas forcément fait dans un grand élan de spontanéité… Sacrifier le plaisir du jeu au decorum, on la comprend… Quant à la personne qui est rentrée, son échauffement remontait à plus d’une heure et je pense que son énergie était un peu retombée. (Ce qui ne l’a pas empêchée de faire une bonne seconde partie.). Au total, sur les 4 personnes qui ont été en jeu, 2 ont vécu une rencontre un peu tronquée (Les mi-temps ont duré 35 minutes et chacune a joué une mi-temp.)
Je garde donc l’idée de jokers aux coaches mais je pense qu’ils pourraient être retravaillés (avec plus de diversification, en sortant du strict univers du sport?)
Et l’Improlympix, même s’il mobilise autant de moyens techniques que le match, me parait un intermédiaire entre celui-ci et le Catch d’impro. Intéressant,ma foi!