J’ai récemment fait l’expérience du point auquel je pouvais être désagréable en impro il y a à peine plus d’un an… C’est quand même beaucoup plus facile de réfléchir à un truc a posteriori…Surtout quand c’est un truc pas top…
Vous est-il déjà arrivé de vous sentir bon en impro ?
Vous est-il déjà arrivé de vous sentir très bon ?
Particulièrement bon ?
Tellement bon que, peu importent les thèmes, les catégories, vous savez que vous vous en tirerez ?
Et même si bon que vous avez la capacité de « prendre en charge » l’impro… Faire avancer dans la trame de l’histoire, faire les personnages, voire même devancer les services, émailler le tout de bons mots, faire la fin…
Si ce n’est pas le cas, ce post vous permettra seulement de comprendre pourquoi vous pouvez ressentir de la violence à jouer avec des gens qui, pourtant, ne font « que » bien jouer. Quoique « bien » ne soit pas, du coup, le mot le plus adapté…Disons alors « Jouer de manière techniquement avancée.»
Si par contre vous turbinez à fond pour sauvez l’impro et avez tendance à trépigner lorsque votre coach vous oblige à ne pas rentrer sur une impro qui, évidemment, rame. Alors, bingo, vous êtes gagneur.
Ce qui n’est pas brillant.
Enfin si…Vous avez du niveau. C’est bien. C’est beaucoup mieux que bon nombre d’improvisateurs-trices de votre (ou des autres) équipe(s). Mais le problème, c’est que vous le savez…
En analyse transactionnelle, on parle parfois des positions de vie, il s’agit de croisement entre la perception de la valeur relative que l’on s’accorde et que l’on accorde à(ux) l’autre(s). Il y a quatre positions possibles :
1- Nous sommes tous les deux valables (OK+/OK+) : Posture de gagnant
2- Je suis valable, tu ne l’est pas (OK+/OK-). Posture de gagneur.
3- Je ne suis pas valable et toi tu l’es (OK-/OK+). Posture d’infériorité
4- Nous ne sommes valables ni l’un ni l’autre (OK-/OK-). Posture de renoncement…un brin suicidaire…
Je vais surtout m’intéresser à la 1 et à la 2. Car l’idée n’est pas de parler des gens qui en sont à leur première année d’impro (qui adorent la 3…) mais de vous, qui, honnêtement, ne vous classez plus dans les débutants.
Ainsi, le besoin d’omniprésence, le sentiment d’être un élément clef du groupe en scène, le sentiment de ne pas jouer avec des personnes de votre niveau, dénote que vous fonctionnez un brin en gagneur. Les regards de travers des autres joueurs en sont aussi un bon indicateur…
En quoi est-ce une réserve de puissance pour votre jeu que de passer de gagneur à gagnant ? Et pourquoi ces regards de travers ???
Et bien ça tient dans les 2 phrases courtes qu’on utilise pour expliquer ces 2 positions de vie :
-Gagnant : «Allons-y ensemble.»
-Gagneur : «Vas-t-en.»
Bien sûr ce n’est pas toujours énoncé de cette manière. Ce qui peut être très violent néanmoins. Quelques exemples récents de synonyme de « Vas-t-en »/ « Allez-vous-en » :
Un joueur a qui on donne le tour pour rentrer sur une mixte, participe et accepte tout le caucus et finalement, sans prévenir quiconque, commence une impro avec un caucus qui n’a rien à voir. Une joueuse qui fait tous les personnages secondaires de l’impro alors que les autres tentent aussi d’en faire. Un joueur sur le banc qui se plaint au coach en s’énervant contre une action en train d’être posée ou un joueur en jeu.
Trop avancés pour dire des « Non » ou des « Oui mais » mais qui, sans les dire, les traduisent en action, émotions, inerties ou rétropédalages.(Quoique…Une joueuse qui en « tacle » un autre en lui répondant qu’elle ne le connais pas, juste après une belle déclaration d’amour…C’est un refus déguisé derrière un cheveu… Il y a plein de manière de faire des « Action-Oui mais »)
Ça peut vite devenir insupportable. D’autant qu’en match, ce sont ceux-là qui vont attirer les faveurs du public. Ça peut agacer…
Et ensuite ces bons techniciens -J’insiste là-dessus, ce sont des personnes avec des vraies compétences et qualité d’impro. C’est d’autant plus difficile de s’adresser à eux/elles – ces bons techniciens ne comprennent pas pourquoi, on les snobe, on les trouve désagréables, les blackliste… Mais ce n’est, en fait, qu’un retour de violence.
Alors que faire ?
Potions, onguents, pilules et autres suggestions de remèdes dans le prochain article.